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Recherche
Comment parler du mystère ?
Comment dire l’ineffable ?
Ce qui vient comme un cadeau,
et s’offre, et s’offre,
et ne cesse de s’offrir ?
Comment
non pas laisser une impression d’histoire cachée
mais manifester la clarté ?
Connaissez-vous ce moment
où il semble d’être allé jusqu’au bout
dans une aventure littéralement
extraordinaire ?
Un point qui semble en deçà du rêve
mais qui rend le rêve
inutile,
désormais non désirable.
Non désiré.
Une paix immense,
qui tout simplement oublie le rêve.
Il n’y a pas renonciation,
c’est juste un état de fait.
Vous avez cherché aussi loin que vous le pouviez,
et vous ne pouvez
et vous ne voulez
prétendre davantage.
Vous êtes libre.
En profondeur.
Vous engendrez.
Vous n’attendez rien.
Vous regardez naître.
Se développer.
Resplendir.
Vous aimez ce monde qui est de vous
mais vit hors de vous.
Vous savez même que
d’autres univers
pourront ainsi surgir.
Vous vous engagez sur ces voies
riches d’une espérance infinie.
Soudain,
une parole
qui ressemble à celle du rêve d’autrefois :
Voudrais-tu de moi ?
À partir de cet instant
ce qui était votre rêve
prend la consistance de la réalité.
L’impossible est ici,
et demande seulement
votre vigilance…
***
« Voudrais-tu de moi ? »
Étonnement et adhésion.
Garante : la liberté.
La suggestion s’est exprimée dehors la première.
Dedans
la question était prête
également.
Surprise, elle s’est tue,
et devint réponse.
Recherche ensemble des modes de réalisation.
Le lieu ?
L’espace beauté.
Le temps ?
Désormais indéfini.
Un merci
qui se multiplie et ne finira pas.
La cause ?
Un néant,
sans prétention.
Le but ?
Une œuvre d’art,
en nous et hors de nous.
Qui, si possible, vienne de plus loin,
d’un pays qui sait lire
les messages du rien.
Effacement réciproque
et explosion de lumière.
Pays qui nous attire tel un aimant,
pays cadeau
qui se donne, et se donne,
selon sa nature.
Nous laisserons-nous
immerger
dans cette nouveauté ?
***
La vie se transmet,
sans résistance.
Accueil
et transparence.
Objectif :
l’accomplissement de l’humanité.
Sans y prétendre.
Moyen :
la non-existence de soi,
l’être l’autre.
Dans une joie concrète.
Inouïe.
Il ne s’agit pas d’un cadeau reçu
mais d’un mode d’être différent, nouveau.
Si l’on n’existe pas
on ne peut recevoir,
on est l’autre.
L’un l’autre.
Toute idée donnée et renoncée.
Toute idée transmuée
dans un mouvement incessant
en avant,
consistance
de ce qui peut se nommer le bonheur.
Rencontre,
non prévue, non voulue,
toujours dans l’instant,
pleine,
qui apparaît qui disparaît
qui se tait qui appelle
qui, de même que l’éternité,
n’a pas d’avenir
mais dispose de tout le temps.
Comme un réalisateur
qui prépare les moindres détails de la séquence.
Comme un poète
qui nomme
chaque action, chaque geste, chaque regard.
Comme un sculpteur
qui taille le moindre morceau de la pierre.
Car le bonheur fait mal,
sinon de quoi s’agirait-il ?
Immergé dans la douleur de l’autre,
on est la naissance du bonheur.
On est la nuit de l’autre,
soleil radieux.
On est le temps de l’autre,
éternité.
Comme un enfant qui se jette dans les bras de sa mère ou monte sur les épaules de son père.
Comme une femme,
comme un homme,
debout,
sur la terre.
***
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