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Recherche (2e partie)
La terre,
immense liberté.
L’une est l’autre.
Elles nous sont données.
Dans un mouvement unique.
Êtres humains
nous sommes la terre,
nous sommes la liberté.
Laisser le poète nous nommer.
Nous promener avec lui,
nous asseoir avec lui.
Penser avec lui.
Dans un salon ou dans un train,
près de la mer ou à l’orée de la forêt,
il affine en nous
et parmi nous
les noms qui nous réalisent.
Nous progressons dans sa parole
comme si elle était la nôtre.
Elle s’étend, se déploie,
se précise, s’organise,
accomplit l’intuition,
donne chair au raisonnement.
Elle est description,
annonce,
proclamation.
À nous de la libérer
dans notre cœur,
dans notre corps,
dans notre pensée.
De la déclaration à la manifestation
il y a des gestes difficiles,
des mouvements de recul,
des approches,
des hésitations,
des hardiesses.
La liberté peu à peu vient en nous.
Un silence peut favoriser sa démarche.
Le privilégier, l’étreindre, le laisser se prolonger.
Qu’il s’installe sur notre sol !
Qu’il y construise sa ville !
Qu’un peuple vienne l’habiter !
Ici, en ce moment,
au sein de nos recherches,
de nos paroles, de nos idées,
de notre travail,
la liberté tranquillement
a l’allure et le visage
de notre terre.
***
Surprise.
Le mot résonne banal.
La réalité est au-delà :
comme une lumière ineffable,
comme une relation limpide,
comme une délicatesse affinée.
Et bien davantage !
Comme ce que l’on peut croire de l’humanité lorsqu’elle est seulement et entièrement reçue.
Comme ce que l’on peut voir de la liberté lorsqu’elle assume les traits d’un visage humain.
Comme ce que l’on peut toucher de la terre lorsqu’elle est simple dans son achèvement.
Aujourd’hui commence
une histoire des idées et de leur corps.
C’est une semence que l’on avait enfouie.
On voit poindre de minces tiges vertes, insignifiantes croit-on.
Au contraire ! Quelle richesse de sens recèlent-elles !
Les jardiniers le savent, bien qu’ils ne soient pas les semeurs.
Eux-mêmes sont comme des graines que l’on a jetées en terre.
Ils germent, et de leur sève viendra le sens.
Le nourrir, en prendre soin, le choyer.
C’est dans leur sein qu’il grandit.
Ils le connaissent dans leur intimité.
Ils l’étreignent dans sa froidure.
Ils lui transmettent la chaleur de leur corps,
devenant le froid à leur tour.
Le sens alors les embrasse,
leur prodigue des mots qui disent à chaque instant
une métamorphose inouïe !
La terre,
dans sa diversité,
est dense
et transparente.
***
Il y a une intimité
de la diversité.
Proches et lointains
dans le même instant.
Dans la joie (si loin !),
dans la douleur (si près !),
on esquisse
la liberté.
Elle ne crie pas.
Elle murmure.
Elle ne s’installe pas.
Elle voyage,
cherche l’unité
– mais qu’est-ce donc ? –
la trouve, immense,
la perd, plus vaste encore.
Comme un désert où l’on dit :
si loin !
et : quelle joie !
la voici,
étreinte par la multiplicité,
élevée par la variété,
anéantie
par l’intimité.
Comme un filet d’eau insaisissable
elle parcourt la terre,
son domaine,
et reflète le ciel,
sa tendresse.
Elle attend et elle a tout.
Réduite à rien
elle connaît de l’union
l’enchantement.
Toujours seule jamais seule
elle montre
l’arbre de vie
qui préside à toutes les sources.
Il y a un univers
dans l’intimité.
La liberté le manifeste
et le recrée.
C’est la fraîcheur
de notre convergence.
***
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Commentaires
Il est deux heures au Liban, terre biblique. Je lis ces textes entre les montagnes et la mer,,, La paix monte en moi, autour de moi. Magnifique !
Luc, je suis très touché! Merci beaucoup! En outre, avant-hier, j'ai lu ton article où tu racontes comment un Libanais t'a dit "Je comprends que tu sois ici, tu es bien plus en sécurité qu'en France..." J'ai été très intéressé par ce que tu expliques, donc encore davantage merci!! Amicalement, Jean-Paul