• Les couleurs et le vent

    L’art, telle une petite fille choisie qui habite parmi les personnages du poème, se laisse porter et offrir à la beauté.

     

    Ici, ne reste que la beauté, et son rayonnement.

     

    Couleurs pastel, qui reçoivent en leur fond une source fine d’où s’écoule un filet d’eau transparente qui disparaît dans les prés émeraude.

     

    Ciel bleu sombre aux reflets violets qui aspire une terre ocre se levant au milieu et se laissant partager en champs à l’aspect de rayons du soleil.

     

    Sur fond noir lisse, gestes blancs et lents qui des hommes et des femmes au premier plan prennent peu à peu la terre, le cœur, le ciel.

     

     Silhouettes, qui se tiennent debout, seules, sur la rive, et dont la multitude dans l’eau claire se reflète.

     

    S’établit une sorte de plaque grise entre elles et la rivière. Loin de la fuir elles s’en approchent. Au moment de la toucher, c’est l’eau qui s’écoule par leurs mains.

     

    Douce, la rivière, et forte, enveloppe la terre.

     

    Irrépressible, l’océan, et en finesse, soulève la terre.

     

    Et de l’océan, telle une île dans sa splendeur, se lève le poème soleil dont les rayons se répandent et changent la terre en lumière.

     

    L’océan, comme s’il était dans le sein du ciel, cède l’espace à son île, dont les côtes, devenues source de lumière, veillent amoureusement sur lui.

     

     Littoral échancré n’aura de cesse qu’il n’ait sombré au fond des flots.

     

    Voici un vent qui lève les vagues et graines de beauté sème sur l’île.

     

    Comme toute île de légende lorsqu’elle devient immense, celle-ci est submergée par la délicatesse de l’océan.

     

    Île qui sombre, force de la terre.

     

    Perdue corps et biens, dans la beauté… qui comble les naufrages.

     

    L’île ayant coulé, la beauté et le vent peuvent recouvrir le monde des embruns de l’océan.

     

    Le vent : suite au naufrage, semble-t-il, de la beauté elle-même, quel souffle !

     

    Le vent : comme il étreint la terre !

     

    Tombe le vent, la terre souffle sur le poème.

     

    Terre qui de l’artiste exige le néant et la beauté.

     

    Néant, qui du sourire de la beauté ne sait se passer.

     

    Sourire, qui du néant embellit la patience.

     

    Au fond, le néant absolu, n’est-ce pas le sourire ?

     

    Oser sur tout le poème peindre le sourire !

     

    …même sous la forme de larmes.

     

    Transparence des larmes.

     

    … comme des semences que dans les sillons de l’œuvre l’artiste en plein vent jette.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 4 Mars 2016 à 10:15

    Une belle toile délicatement agitée par le vent. On a là une belle composition d'éléments qui travaillent ensemble à créer de la beauté. La peinture pour les couleurs, l'eau source de vie et de fertilité, le vent souffle de vie qui vient sécher les larmes. La Terre devient lumière et splendeur puis retourne dans les profondeurs. La Terre et l'eau rappellent l’œuvre du potier. L'artiste quel qu'il soit, peintre, potier ou poète ont besoin du néant pour voir la vie sourire à nouveau. Ce poème sonne comme une ode aux cycles de la vie. C'est magnifique ! Encore un grand bravo pour ce très beau texte.  cool  yes

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