• Le point d'isolement

    Chercher le point d’isolement,

    où étonnamment nous nous rencontrons.

    Il est la vie ordinaire

    et nous pouvons ne pas le remarquer.

    Par conséquent, ne pas nous voir.

    Il est à la fois la mobilité,

    la spontanéité,

    notre liberté.

    Dans son inconcevable étendue sans limite,

    debout nous veillons.

     

    ***

     

    Sourire à la réalité.

    Elle est comme une fleur

    dont seul mon regard

    rendrait visible la corolle.

    Elle se tourne vers moi

    avec un petit rire affectueux.

    Je ne t’éloigne pas,

    semble-t-elle me dire,

    de ton objectif.

    Je l’embellis.

     

    ***

     

    Cela pourrait s’appeler sécheresse ou silence.

    Mais sous des traits sévères

    c’est plutôt de parole et de fécondité qu’il s’agit.

    Derrière les apparences,

    reconnaître le vrai visage.

    Voir l’Histoire,

    qui souffle sur les cimes

    comme dans les abîmes.

    Elle ne sait pas s’interrompre,

    la vie !

     

    ***

     

    Manifestation nouvelle de la réalité :

    une question sans réponse.

    Plus on tourne autour,

    plus impénétrable elle devient,

    plus épaisse est l’absence de réponse.

    Au contraire :

    la recevoir dans son mystère,

    c’est-à-dire dans son amour.

    La privilégier

    comme un baiser de la clarté.

     

    ***

     

    L’amour est un mystère :

    il se manifeste et reste insaisissable.

    Quel que soit son visage, il se donne.

    Quelle que soit sa constance, il voyage.

    Il tient de l’œuvre d’art :

    on est comblé par sa beauté,

    et on ne le comprend pas.

    Laissons libre l’amour !

    Dans son mouvement

    il nous emmène.


     

    ***

     

    Quelle proximité !

    Quelle distance !

    Ici bat le cœur de l’humanité.

    Aujourd’hui, parcourir le chemin,

    prendre tout son temps pour le savourer.

    L’éloignement est l’écrin de l’intimité :

    soigner son extérieur

    afin qu’il devienne infiniment sensible

    au point d’être, pour son contenu,

    comme une caresse.

     

    ***

     

    Nouvelle terre,

    nouvelle frontière pour ainsi dire.

    Les mots n’existent pas encore

    pour la décrire.

    Fascinante dans sa sévérité.

    Obligation de l’explorer.

    Exigence de la traverser.

    Choix conscient

    de marcher sur son sol

    par une généreuse nécessité.

     

    ***

     

    Un territoire qui est à la fois

    solitude

    et comme un corps.

    Un visage

    qui appartient à une mosaïque.

    Sa maturité

    est liée à la force de l’ensemble.

    Face à ce chœur, accorder les instruments.

    S’agit-il d’une entrevue secrète,

    froide et belle ?

     

    ***

     

    La distance : épanouissement de la vérité.

    Toute installation dans l’éloignement

    est un couronnement.

    C’est le choix d’une maison

    où chacun habite à des heures différentes,

    où tous demeurent en permanence.

    Ce paradoxe se porte garant

    d’un lien qui se fortifie

    tant que progresse non la construction

    mais la destruction de notre intérieur.

     

    ***

     

    Connais-tu la distance,

    cette musique qui contre toute attente

    nous emmène sur des airs variés,

    à des rythmes différents,

    tout en nous donnant d’interpréter

    une même partition ?

    Le concert est bien avancé désormais.

    Serre, je t’en prie, serre contre toi ton violoncelle,

    en face je joue de ma cithare

    pour notre marche d’harmonie.

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