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Le doute la lumière (3)
Le temps
prend soin de l’homme,
l’entoure de son aridité,
l’entraîne sur une longue route dépouillée,
de sa destination lui brouille la vue,
le tient
dans un sur-place qui fuit sans cesse.
Il le veut sans désir
sans rêve
sans foi
lui dit de marcher
sans demander
sans regarder
sans écouter.
L’homme,
de toute sa pensée,
embrasse
l’absence
le silence
l’inexistence
et la durée de tout son cœur.
***
Dans l’instant
le temps oublie l’homme.
Il devient
en détresse
allégresse
en faiblesse
délicatesse.
Dans la mémoire
l’homme forge l’instant.
Il revient
par attention
à conviction
par émotion
à création.
Dans le désir
l’instant achève le temps.
Il advient
d’enfance
en croissance
de croyance
en alliance.
***
À l’aube
le cœur au travail
salue
à peine éveillée l’intelligence
lui donne
la joie
et la lumière.
Tout au long de la journée se déroule
faite de l’intelligence et du cœur
la pensée
qui en eux se reconnaît
se complaît dans leur amour
se libère
dans leur lumière.
Le soir
dans l’attente
du repos
de la détente
la pensée
livre sa parole
à la lumière.
***
Légère
la lueur
hardiment
le rejoint,
joliment
le réjouit
dans un épanchement de lumière.
Au commencement
fragilité
obscurité
opacité,
par la suite elle s’était,
étreinte par lui,
en paternité transfigurée.
Éteinte ou allumée,
perceptible
ou cachée,
forte
ou faible,
elle est là
pour lui.
***
Reste la lumière.
Le cœur s’est anéanti
l’intelligence se brise
la pensée se tourne vers
une perfection
de rupture
assimilée à la lumière.
Par cette naissance
la pensée
faite d’abîme et de ciel
d’oubli et de mémoire
de vérité
et d’attente
est confondue dans la lumière.
Le doute
perdu dans le néant du cœur
devient
adhésion
vive pensée
gratitude
ruissellement de la lumière.
***
Le néant du cœur appelle
le néant de l’intelligence.
Assaillie de toutes parts
seule
elle décide
de se laisser faire
par la lumière.
Tout est devenu noir.
Elle sait
que sa place est ici.
Elle ignore
quelles paroles proférer.
Elle s’en remet
à la lumière.
Instant fragile.
Elle sait
qu’il faut demeurer néant
qu’il faut céder la place
à la pensée celle qui rassemble
les éclats
de la lumière.
***
Voici le cœur
autre que l’intelligence.
Ils se tiennent à distance
veulent l’absurdité.
Ce choix les rapproche
les introduit dans une pensée
qui n’est plus que lumière.
Pensée du feu
qui sépare
pensée du vent
qui crée.
Voici l’homme
autre que la lumière.
Ils se tiennent à distance
veulent l’obscurité.
Ce choix les rapproche
les introduit dans une parole
qui n’est plus que lumière.
Parole du feu
qui sépare
parole du vent
qui crée.
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