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Le doute la lumière (2)
L’intelligence
cherche le doute.
Il est sa lumière.
Elle le veut, l’appelle, le crie !
Elle n’entend plus le cœur
délaisse la douceur
s’enfonce dans le noir.
Elle est solitude
arrachement
faiblesse qui se tient debout.
Guidée par le vide
elle donne le tout.
Elle est
transparence.
À ce point elle est le cœur.
Il est en elle,
sa conviction.
Pensée aimante
ouverte
que le doute cherche
et conforte.
***
Devant la pensée :
un espace immense et vide
offert à sa liberté.
Imprégnée de tendresse
et d’inquiétude
elle dispose du langage
dans le présent et dans l’avenir.
Elle crée,
par l’incertitude,
par le tourment,
par le vide,
par la mémoire.
Dans le creuset de ses paroles
elle se repose.
En elle la mémoire accomplit le doute.
Le souvenir contemplé
de mots lumineux
menacés
leur donne une fraîcheur inconcevable.
La pensée les égrène
dans le sein de la vérité.
***
Le cœur
et sa brusque douceur
révèlent à l’intelligence
la vérité qui vit en elle.
Âpre exaltation
qui engendre des mots
à toute épreuve.
L’intelligence rejoint son passé.
Comme d’une brume
peu à peu se détache
la vérité.
La recherche n’est pas solitaire :
les contraintes du cœur
l’accompagnent.
Dans les paroles
la vérité donne son corps.
Elle souffre,
elle a soif,
elle crie,
jusqu’à étreindre de bonheur
l’intelligence et le cœur.
***
La vérité va son chemin
ferme et concrète.
Elle a pris par la main
l’intelligence
ne la lâche ni ne la presse.
Empruntant sa cadence
elle lui tient compagnie.
Elle lui donne son silence
dépose en elle
ses questions
ne lui cache pas
ses blessures
laisse traîner
des indices.
Le temps
recrute l’intelligence.
Il s’allonge ou s’écourte
selon la liberté
ou la conscience.
Par lui se manifeste
la caresse de la vérité.
***
Conscience de la vérité
et de la distance
et de l’unité
qu’entre cœur et intelligence
elle crée :
état cordial
de la pensée.
La vérité chasse la pensée
loin de sa contemplation
pleine.
Elle l’exile
dans les solitudes intellectuelles
et vitales.
Recherche extrême.
Comblée
par un cœur absent
qui ne cesse de l’étreindre,
amoureuse
des espaces ignorés
qui déjà la reconnaissent,
la pensée exulte.
***
Le temps
soudain
comble l’intelligence d’une immensité de lumière.
L’homme
l’accueille remercie infiniment
et la donne la donne encore et encore
à la vérité.
Puis il se pose dans le temps
qui lui impartit
attente
détente
entente
oriente son aventure
cisèle sa patience.
Il y a un bonheur du temps :
ce qu’il n’apporte il le multiplie.
Il y a une douleur du temps :
ce qu’il promet il ne le livre pas.
Dans son écoulement
l’homme perçoit
les ondes légères de la vérité.
***
Il entend
la douleur du temps l’appeler.
Elle est la solitude
où il veut s’égarer,
la mort
qu’il veut traverser,
l’instant de choix.
Il écarte
fleurs odorantes
épines blessantes
liqueurs enivrantes.
Derrière leurs apparences
il surprend
le visage émacié du temps.
Il désire
ses traits
farouches
ses mouvements
grotesques.
Il entre
en persévérance.
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