-
Le désir
De qui vais-je parler ?
De moi ?
Ou de la femme et l’homme ?
Dans la suite de la nuit,
je ne sais plus me moquer.
Dans l’aube nouvelle,
chacun d’eux se tient debout,
n’a pas besoin de l’autre,
mais voit clairement
sans l’autre
son incapacité
de porter l’humanité.
Je ne comprends pas.
Encore ton refrain, me direz-vous !
Détrompez-vous :
auparavant, mon incompréhension
était refus de recevoir ;
maintenant, mon incompréhension
est faiblesse
devant une relation que j’admire,
et à laquelle j’aspire.
L’un ou l’autre pourrait
ne pas se trouver ici.
Celui qui resterait
exprimerait le même désir
de tout donner !
Il ne tiendrait à rien pour lui.
Mais le don a besoin du don !
Le tout a besoin du tout !
Le rien a besoin du rien !
Vous saisissez ?
Moi, je ne suis pas habitué à ce langage.
Dans ma pensée règne une logique
imparable,
qui met l’homme et la femme
toujours ensemble
ou toujours séparés.
Que le séparé n’ait pas besoin du séparé,
cela me dépasse !
Que l’ensemble ait besoin de l’ensemble,
je vole en éclats !
Bref !
Tout cela pour dire que
l’homme et la femme sont ensemble
ce matin
comme s’ils étaient
séparés,
et ce sont eux qui rient… aux éclats
avec délicatesse !
Vous arrivez à suivre, vous ?
Trêve de plaisanterie,
ils acceptent d’être ici l’un pour l’autre
et un jour… éclatant !
reflète leur lumière.
Un embrasement si doux que je pourrais y entrer.
Eux, ne m’appellent pas.
Ils laissent le désir poindre en moi.
Ma célèbre hésitation
hésite à me retenir.
L’accord inouï qu’ils manifestent
semble couronner
les dissonances qui les unissent !
Je suis dans leur jardin.
-
Commentaires