-
Une question me taraude
Une question me taraude :
le poème, qu’est-ce donc ?
D’où vient-il ?
De la rue ? De la place ? De la scène ?
Ah ! Cette agitation, est-ce lui ?
Il vient des lieux publics,
peu importe duquel d’ailleurs,
on dirait qu’il est de tous à la fois,
et il fait du bruit,
il est même assourdissant !
Ah non ! Ce truc-là
(car je n’oserais le nommer poème !)
ce truc-là, dis-je, ce n’est pas le poème,
mais pas du tout.
Je lui ferme ma porte ! Qu’il s’en aille !
Qu’il retourne sur sa scène tapageuse !
Ouf, le voilà parti.
Quel silence maintenant !
Un calme m’enveloppe,
on dirait qu’il va se passer quelque chose…
Je ressens un frémissement dans mon cœur,
je perçois un bruissement dans ma pensée,
un léger tremblement me parcourt le corps,
un murmure pointe sur mes lèvres.
On dirait
que quelqu’un commence à me parler,
entame une conversation,
m’offre, avec délicatesse,
des paroles
que je reçois comme des cadeaux.
On dirait
que quelqu’un habite en moi,
prend soin
de ma maison intérieure,
la nettoie, l’astique, la rince,
l’aménage,
la décore,
l’agrémente, l’embellit.
Il apporte des fleurs,
quelles fleurs !
Ce sont des mots qu’il me présente,
qui se cherchent, et s’ordonnent,
et s’illuminent.
Une silhouette se dessine,
serait-ce l’esquisse
du poème ?
Ô surprise !
d’un poème
qui m’aime !
-
Commentaires