• …et les mots se succèdent,

    s’affirment tout en se niant

    confirment

    le ridicule qu’ils produisent.

    Ils sont nombreux

    semblent construire

    un bâtiment absurde.

    Bâtir l’absurde !

    Nous y sommes.

    De quelque côté que nous nous tournions

    nous parvenons à un point

    où tout s’élève et tout s’écroule

    dans la même

    absence de mouvement.

    Ce nous lui-même

    n’est qu’une image qui se déchire.

    Plus on l’utilise plus elle se déchire.

    Il n’y a pas de nous qui tienne.

    À part dans l’ultime fond de l’obscurité

    une vague envie

    de redémarrer à zéro

    faire table rase

    espace vide

    qui serait non pas une ligne d’arrivée

    – des lignes, il n’y en a pas –

    mais un passage

    comme un tunnel

    où les constructeurs

    ont laissé s’amonceler d’innombrables mots

    qui ne sont plus qu’un tas

    informe

    qui cherche à ne pas se faire voir

    qui laisse passer

    ou qui laisse écrire

    et celui qui écrit

    lui-même passage

    un rien passage

    seule éventualité

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  •  

    Le jeu ? Un jeu ?

     

    Où sont les partenaires ?

     

    Les adversaires ?

     

    Serais-je

     

    un enfant

     

    qui tout seul

     

    invente un jeu ?

     

    une histoire ?

     

    je ne sais pas inventer

     

    pas d’enfant dans cette histoire

     

    personne.

     

    Même pas personne.

     

    Si l’écriture pouvait dire « personne »

     

    ce serait la négation de « quelqu’un »

     

    par conséquent

     

    la reconnaissance de « quelqu’un »

     

    donc un peuplement de l’espace

     

    qui commencerait.

     

    Non vivable.

     

    la chose parvient à « nommer »

     

    rien.

     

    Que reste-t-il de ce « nom » ?

     

    Rien.

     

    Même la majuscule est de trop :

     

    il ne reste

     

    rien.

     

    Page blanche alors ?

     

    oh non !

     

    le rien

     

    ce sont les mots qui le disent

     

    les mots qui disent

     

    absurde

     

    qui sont

     

    absurde

     

    rien

     

    noir

     

    on ne peut pas le leur demander

     

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  •  

    Et la mienne ?

     

    infiniment petite bribe parcelle de voix

     

    et c’est beaucoup,

     

    en réalité ne passera qu’inexistante

     

    aujourd’hui est encore trop

     

    demeure envie de parler

     

    sinon d’écrire

     

    ah oui ! écriture issue

     

    échappe au silence

     

    et y parvient

     

    échappe à la non-existence,

     

    et fait semblant

     

    prétend porter des mots ensemble,

     

    jusqu’à composer (quelle audace !)

     

    jusqu’à composer un poème

     

    ou ce qu’elle ose appeler poème.

     

    Appeler le poème,

     

    ce qui relève de

     

    nommer

     

    la poussière

     

    (commence à se répéter,

     

    peut-être bon signe

     

    beau signe

     

    de quasi non-existence)

     

    vrai signe

     

    de ce qui commence à ne pas être totalement faux,

     

    du côté de la poussière

     

    un peu de vérité réduit en cendre

     

    Et si la cendre était

     

    poursuite de l’existence

     

    Et si même le faux

     

    était survie

     

    de la

     

    pourtant

     

    non-existence

     

    je n’y peux rien ou plutôt

     

    ce je y peut beaucoup trop

     

    points de suspension

     

    Et le jeu ?

     

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  •  

    Est-ce que je cherche

     

    quelqu’un ?

     

    Est-ce qu’à ma question

     

    ne répondent

     

    que de vagues identités ?

     

    Est-ce que je m’y accroche ?

     

    Ou n’est-ce qu’inconsistance ?

     

    Matière écroulée

     

    que je ne peux d’aucune manière

     

    saisir ?

     

    Le monde qui vient après ?

     

    Après quoi ?!

     

    Devant moi, en moi

     

    un cri

     

    rien qu’un cri.

     

    Il se perd en moi

     

    tel un refus

     

    de toute inexistence

     

    telle une déception

     

    absolue

     

    dans l’abîme d’un choix

     

    apparent

     

    telle une somme

     

    de gestes impalpables invisibles

     

    qui meurent dès qu’on ne les touche pas

     

    et bien sûr qu’on ne les touche pas !

     

    Peut-être lâchés dans un vide,

     

    un vide de toute façon inconnu

     

    un morceau de temps qui a tout à perdre

     

    a tout perdu

     

    perd tout

     

    perdra tout

     

    une impossibilité de succession, d’évolution

     

    sur une voie bouleversante

     

    introduite par des bribes de voix

     

    qui se taisent

    dès que possible.

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  •  

    En arrière-plan

     

    une voix est suggérée.

     

    Elle n’est pas nécessaire,

     

    elle attire.

     

    Comme le monde autour d’elle,

     

    elle semble ne pas exister.        

     

    Apparences d’existence

     

    installations de non-existence,

     

    on l’interroge,

     

    elle tait toute explication.

     

    Quelqu’un la dirige-t-il ?

     

    Oui, possible est cet autre,

     

    et peut-être aussi

     

    impossible.

     

    Un réseau sera installé

     

    puis défait,

     

    rangé.

     

    Les apparences se présentent les unes après les autres,

     

    disparaissent avec le même souffle,

     

    que personne ne connaît

     

    qui s’évanouit

     

    au moindre geste essayant de l’évoquer

     

    un geste qui pourrait

     

    se gonfler

     

    éclater.

     

    L’atmosphère

     

    refuse toute tentative de déplacement,

     

    la voix ne passe pas la suggestion,

     

    elle se déforme

     

    prétend devenir anonyme.

     

    Dans cet état de négation

     

    un festin d’apparences,

     

    qui se balancent.

     

    L’intérieur de chacune

     

    est comme une multitude de chemins

     

    qui berce d’illusions

     

    les silhouettes

     

    de ce qu’on voudrait

     

    nommer

     

    des promeneurs…

     

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