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Envoyer la joie !
La prendre à pleines mains
dans le secret de mon histoire
dans ce puits sans fond
creusé avec bonheur
par la vie.
Jamais elle ne tarit la joie !
Dans le vide que j’abrite
elle frémit en réserves inépuisables
elle est ici elle me presse
elle déborde
elle inonde mon corps,
et le transforme en joie.
Il devient soleil
irradiation
création de galaxies
comme un nouveau-né.
Tout ce qu’il touche
ne serait-ce que du regard
se change en clarté.
L’univers est nouveauté
dans l’immensité
où mijote mon insondable secret.
La joie explose
mon corps devient
foule innombrable
le cadeau qu’il offre
est la multitude
devenue corps.
Toi, moi, lui,
aux dimensions de l’infiniment petit…
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Changer mes joies en larmes,
et tes larmes deviennent tes joies.
Aller très loin en profondeur en toi,
pourtant comme un zéphyr qui semble à peine t’effleurer.
J’apprends
à me tenir devant toi
comme un étranger qui te respecte
et désormais ton frère,
dans une transformation
qui me fait
être
ton cœur et ta pensée.
Tu es lumière,
tu es chaleur,
tu es sagesse mentale.
Tu diffuses
la finesse qui a commencé en toi.
Tu me fais voir
que tu m’attendais
pour que règnent en toi
des larmes qui palpitent comme des joies.
Naissance peu à peu
d’un corps qui souffre,
étreint,
et alors peut se réjouir.
Car dans la clarté que tu me donnes
il s’appelle
notre corps,
et je te reçois.
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Clarté
d’un chemin qui ne se déroulera pas.
Plein jour
d’un impossible
qui annonce de nouveaux horizons.
Impossible
identifié
décidé
ensemble.
Savoir dire non
comme une rencontre lumineuse.
Mystère de condition humaine
qui ne se comprend pas
et s’épanouit en feux éblouissants.
Au-delà des timidités
approche naturelle d’un embrasement,
parole voulue
qui consume tout
qui échange tout
qui éclaire tout.
Mystère de condition divine
qui occupe l’atmosphère
et fait respirer l’humanité
et laisse éclater l’humanité
en splendeur.
Non pas message
mais voix
qui parle qui écoute qui comprend
voix qui manifeste le mystère,
voix qui appelle
voix qui répond
voix unique des avis qui divergent
et se rejoignent
voix qui fait voir
voix qui éloigne
dans un rapprochement
irréversible.
Voix rejointe
de tous côtés
à la cime du silence.
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Même un peuple qui semble mort
est comme un feu
qui éclaire et réchauffe.
Les bûches s’entrecroisent et se consument,
elles sont
les êtres humains qui se contemplent,
se donnent et se reçoivent,
marchent,
non pas dans une direction inconnue,
bien plutôt vers chaque visage
si proche
si semblable !
Le peuple, et sa vie,
sont dans ces regards qui vont et viennent.
Leur rencontre s’accomplit
dans l’instant où ils s’immobilisent,
où ils créent le lieu
qui devient
la maison de leur dignité,
l’échange
de leurs pas,
qu’ils se lèvent de l’orient ou de l’occident,
de leurs yeux,
qu’ils brillent vers les uns ou vers les autres,
dans la nuit et dans le jour.
Ici
leur temps
demeure,
comme la lumière qui porte le feu,
comme le feu qui porte la lumière,
comme le lieu
où ils ne cessent de marcher,
où ils ne cessent de rester.
Maison chaleureuse
comme la terre infinie.
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Un peuple de douleurs et de joies
demeure,
avance
ici.
Comme un secret
comme une lumière.
Des bras immenses
l’étreignent et le libèrent.
Son histoire de rejeté
l’introduit
dans un temps de malaise
où pourtant il se sent chez lui.
Le présent est ainsi :
déplaisant et plaisant.
Il advient,
depuis l’extrémité de ses racines
jusqu’à la cime de sa floraison.
Car le présent est toujours peuple.
Il est
graines innombrables
semées pour son avenir.
Il est un début
pour une marche
qui ne cesse de s’épanouir.
Il est courage
et simplicité.
Il suffit d’un pas après l’autre.
Il donne une image de légèreté
et il progresse largement
en profondeur.
Il est au dehors, il est au-dedans,
partout,
qui le constitue
peuple.
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