• Nocturne

    Nocturne

      

     C’est un chemin, de nuit,

    éclairé à intervalles irréguliers

    par des lueurs

    presque imperceptibles.

    Sans elles pourtant

    qui donc

    continuerait à avancer ?

     

    Il arrive

    qu’en approchant de l’une d’elles

    on la voie

    s’éteindre.

     

    Le cœur du voyageur

    se resserre.

    Pourquoi ce noir encore plus noir ?

     

    Mais que peut-il

    sinon marcher ?

     

    Dans sa tête

    une attente persiste :

    d’une éclaircie enfin.

    Ne pas s’arrêter.

     

    Dans l’obscurité il avance, et se dit :

    Mon corps est épuisé

    mon esprit excédé,

    mais quelle est cette attente qui ne me lâche pas ?

    Je suis parti, à cause d’elle,

    je poursuis ma route, à cause d’elle,

    je ne crois rien, je ne vois rien, n’espère rien,

    elle attend

    à ma place.

     

    Dans le noir il chemine, et se dit :

    Quelle attente

    insistante !

    Elle est ici, depuis toujours.

    Elle m’a précédé, et me précède encore.

    On dirait qu’elle est moi,

    plus que moi-même,

    on dirait qu’elle y croit,

    lorsque je ne le veux pas.

     

    Dans la nuit il progresse, et se dit :

    Quel est ce noir

    consistant ?

    Jamais il ne me quitte.

    On croirait

    un compagnon fidèle.

    Au lieu de m’anéantir

    il m’attire

    toujours davantage en lui,

    et en lui je vais.

     

    Le voyageur marche,

    comme tenu par la main

    d’un côté sa nuit

    de l’autre son attente.

    L’éclaircie est-elle proche ?

    Que lui importe ?

    L’attente et la nuit ensemble

    lui découvrent un chemin

    sur lequel il marche.

     

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  • Commentaires

    1
    Agnès-Marie
    Dimanche 29 Juin 2014 à 22:23

    Bonsoir Jean-Paul,

    voici que ce soir, j'ai pris un chemin

    nouveau, m'attirant bien que sombre,

    je croyais être seule,

    Mais voici que j'entrevois deux ombres.

    Dépassant mon effroi,

    progressant pas à pas,

    je les vois jouer, danser,

    de moi tantôt s'approcher, tantôt s'éloigner,

    comme si en ce  bal nocturne

    Elles souhaitaient m'apprivoiser.

    Me laissant alors envelopper

    Par la lumière insoupçonnée

    de leur évidente amitié,

    Je les découvrais sœurs,

    non seulement,

    mais bien plus : parties de moi,

    ombres jusque là cachées, 

    cherchant pourtant 

    au fil des années

    à occuper un espace

    toujours plus grand 

    en moi.

    Il fallut qu'un autre

    m'indique ce chemin,

    Pour me permettre

    De les reconnaitre,

    Par elles de me laisser dévisager,

    Et l'une comme l'autre

    Avec tendresse  les nommer :

    Mon attente,  ma nuit,

    Comme vous êtes miennes,

    oh vous qui êtes

    si universelles !

    Agnès-Marie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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