• Explorateurs

    Ce parfum m’imprègne,

    comme si l’histoire de la femme et l’homme

    entrait dans ma pensée,

    dans mon imagination, dans mon corps…

     

    Ils sont allés très loin dans l’atmosphère qui les unit.

    Pendant la nuit, elle a, conformément à sa nature,

    grandi immensément,

    elle s’est implantée infiniment.

    Mais, après l’aube radieuse, le climat a changé,

    les averses se sont multipliées,

    le froid humide a pénétré l’atmosphère.

    Un nouveau doute a touché le cœur

    de l’homme et de la femme.

     

    Ils ont hésité à poursuivre le chemin de la parole,

    qui les transformait, les rendait frère et sœur,

    les attachait et les libérait en même temps.

    Ils ont tenté d’explorer le chemin du silence :

    croire à la réserve que l’on garde,

    à la prudence qui voudrait les protéger,

    aux précautions qui écarteraient le danger.

     

    Ils ont voulu ouvrir leur chemin à une multitude,

    sans passer l’un par l’autre,

    sans se permettre de se donner l’un à l’autre

    leur liberté enracinée,

    leur imagination émerveillée,

    leur pensée désireuse de recherche commune.

     

    Une interrogation plane sur eux.

    Ils acceptent qu’elle les recouvre de son ombre,

    ils ne craignent pas l’effacement.

     

    Soudain une transparence se met à luire

    telle une clarté amoureuse qui les met à l’aise.

    Ils se retournent l’un vers l’autre.

     

    C’est comme un cadeau qu’ils ouvrent ensemble,

    c’est comme un éclair qui envahit de sa lueur

    la voûte nocturne et l’attente patiente,

    c’est comme une fête dont la durée importe peu

    car un instant de ce genre a l’infini en lui

    et quand il prend fin la création se répand.

     

    La création ! Ce n’est pas un monde global

    qui tendrait à l’abstraction.

    Ce sont les créatures ! Et d’abord, ici,

    la femme et l’homme.

    L’atmosphère qui les unit,

    ce qui veut dire leur donne la vie,

    veut passer par eux pour faire resplendir le monde.

    Parce qu’ils sont des créatures.

    Pour la même raison l’un donne l’univers à l’autre.

    Les voici, chacun de son côté

    seul, debout, pauvre,

    pour, en lui, en elle,

    entourer de fleurs le firmament et l’offrir à l’autre.

    Chacun est comme une étoile qui meurt

    et donne sa lumière à l’immensité.

     

    Est-ce rêve ? Ou réalité ?

    La femme et l’homme sont des explorateurs

    d’une maison encore inconnue

    dans le plus vaste des quartiers de l’humanité.

     

    Demeure cachée

    pour manifester le peuple qui l’entoure,

    Demeure attirante

    pour qui regarde les fondations.

    Demeure convaincante

    pour qui lit minutieusement

    les plans visionnaires d’un inépuisable architecte.

     

    La femme et l’homme

    savent que la maison se construit pour eux, et par eux.

    Il y a les recoins qu’ils observent ensemble,

    joyeusement,

    il y a les encoignures que, chacun de son côté,

    ils examinent lumineusement.

    Chaque regard édifie le foyer.

     

    Il y a les portes, innombrables,

    qui dépêchent la femme et l’homme

    vers les habitations des peuples,

    il y a les fenêtres,

    abondantes et généreuses,

    qui donnent à l’intérieur

    le sens des horizons à atteindre.

     

    L’homme offre les démarches de sa pensée à la femme.

    Elle lui dépeint les exigences débordantes

    de leur cœur.

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