• Notre silence aujourd’hui est aussi un silence du monde. Une sorte d’ignorance prévaut. Une incapacité d’unir. Un défaut de passion.

    Nous ne savons même plus jouir de ce qui nous a mis ensemble. Pourtant, dans notre existence commune, nous ne voudrions pas quitter cette tristesse. Ceux auprès de qui elle nous place nous sont tellement semblables.

    Notre silence même s’avère nécessaire, expérience, en miniature mais réelle, d’un peuple condamné. Nous sommes au seuil de ce qu’ils n’ont pas choisi.

    Avançons, profitons de ces minutes où notre présence est encore consciente. Elle est ce qu’ils réclament. L’on ne donne que ce que l’on perd. Le silence du monde est venu habiter chez nous.

     

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    Paroles incontrôlées, tâches inachevées, présence différée : le temps de l’ignorance établit son silence.

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  • Comment peut-on avoir pour repère un point abandonné ? C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit dans notre aventure, et plus encore : un visage défiguré.

    Il est la certitude de notre silence, la clarté de notre vie quotidienne, la voie de nos multiples rencontres.

    Il est l’élan qui me projette, sans hésitation, loin de mes occupations, vers quelqu’un qui m’appelle.

    Lorsque je me retire avec lui, il en attire d’autres, et au milieu de nous il brille d’un éclat qui réjouit quiconque ne le connaissait pas.

    En période de calme plat, je passe du temps avec lui et nous devenons semblables à ceux qui l’ignorent. De cette grisaille que chacun de nous choisit, se lève l’homme qu’ils attendent.

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