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Il y a des nuances indispensables
pour que nous soyons libres.
Une couleur trop vive nous retient,
nous occupe, nous déroute.
Mélangée à des teintes plus sobres,
elle ne nous empêche plus
d’être le peintre.
Ces tons pastel ne nous appartiennent pas
mais la toile sur laquelle nous les fixons
nous renvoie l’image d’une autre
personne, comme si nous lui avions
donné la vie
par le détachement
qui nous unit.
Dans ce paysage clair, une lumière douce
ébauche un chef-d’œuvre.
***
Cédons la place à nous-mêmes,
ne restons pas dans le plaisir
qui vient de s’accomplir.
Notre cœur en exige un plus grand.
Cet instant appelle le chant
d’une humanité en fête
et nous l’élevons à pleine voix.
Il réclame aussi la minute suivante,
celle de la beauté et de sa mort,
du retour qui surpasse toute beauté.
Nous irons toujours plus en avant
vers ce point de repère constant,
fidèle, c’est-à-dire nouveau.
La nature comblée trouve son apogée
dans la chute qui s’ensuit,
remercie pour ce qui est,
exulte pour ce qui laisse et donne.
***
Toute la nuit distribue
les cadeaux du jour.
Ce rendez-vous
dans l’anéantissement
libère
et rend maître de l’univers.
La pauvreté retrouvée
nous rapproche.
Nos sommeils à notre insu
nous plonge dans une eau
où celui que nous engendrons
nous reçoit.
***
La mer est forte et calme,
les voiles battent au vent,
pleines et libres.
Nous sommes au large,
dans l’avancée de la nature,
plus loin que nos compétences,
au delà de nos volontés,
là où ceux qui se sont perdus
voient du même regard,
se lèvent du même élan,
s’abaissent de la même douceur.
Dans cet accord venu d’ailleurs,
un souffle plus pur que l’air du soir
bouscule et apaise
nos présences dépossédées.
***
Lorsque les yeux sont comblés par la beauté et la sensibilité se développe sous tous ses aspects, lorsque les exigences du cœur, du corps et de l’esprit obtiennent entière satisfaction, nous partons.
Nous laissons cet environnement étonnant et préférons, sans même y réfléchir, retrouver la pauvreté, liberté inégalée.
Spontanément, cette abondance d’humanité, en un instant, s’épanouit et s’évanouit, et nous n’en faisons cas.
Nous sommes attendus par un autre voyage, qui nous dépouille. Le vide ainsi engendré ne peut que nous mettre en présence l’un de l’autre. Il surpasse la beauté.
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Un poème pour l'été et les vacances!!!
L’as-tu vu ?
Ton rayon de soleil !
Le sais-tu ?
Toi comme moi,
chacun de nous
a un rayon de soleil.
Le tien, c’est toi qui le connais.
Aujourd’hui je peux te parler
du mien.
En vérité
c’est lui qui pourrait te parler de moi.
Il me connaît beaucoup plus que je ne le connais.
On dirait qu’il vient
du plus profond de mon cœur.
Ah ! Le cœur !
C’est bien plus que ce que l’on croit.
C’est le trésor
qui anime ma vie,
c’est l’univers
qui vient habiter en moi,
c’est mon humanité.
Et mon rayon de soleil,
c’est l’or
de mon trésor,
l’envers
de l’univers,
la réalité
de mon humanité.
Mon rayon de soleil,
c’est mon cœur qui sort de moi,
qui parcourt le monde,
et qui te cherche, toi,
et voudrait, si tu le veux, toi,
rejoindre ton rayon de soleil.
Mon rayon de soleil, et le tien,
s’ils se rencontrent
explosent en plein vol,
émettent chaleur et lumière,
se transforment eux-mêmes
en soleil.
Ils explosent en plein vol !
Cela t’étonne ?
Est-ce donc la mort de nos rayons ?
Mais tout de suite notre voyage se poursuit,
avec tout le soleil !
Si nos rayons se rencontrent,
dans l’instant décisif de leur rencontre
ils meurent tous les deux,
et dans le même instant
ils deviennent le soleil.
Instant mortel,
instant lumineux
et chaleureux !
Tout le soleil.
Mon rayon de soleil,
c’est mon chemin vers toi,
ton rayon de soleil,
c’est ton chemin vers moi.
À la croisée des chemins
c’est la naissance du soleil.
Tout le soleil.
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