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La liberté sous toutes ses formes
s’intéresse à moi, s’intéresse à nous.
Je ne la connais pas bien,
et toi-même, je crois,
tu ne sais pas trop qui elle est.
Nous pouvons ensemble
partir à sa recherche.
Dès le début du voyage, une surprise :
d’autres chercheurs se joignent à nous.
Leur compagnie nous est offerte,
gracieusement comme l’on dit.
Mais vite nous comprenons
qu’en matière de liberté
ils ne s’y entendent pas plus que nous.
Nous effectuons nos premiers pas avec eux.
Tandis que nous marchons
une imperceptible lueur
semble nous indiquer quelque repère.
Cette progression commune
aurait-elle quelque chose à voir
avec la liberté ?
Comment tout seul pourrais-je la trouver ?
Lorsque parfois, dans mon village personnel,
je l’ai croisée,
elle m’a semblé bien compliquée.
Je voyais qu’elle essayait de se tourner vers moi
mais je ne savais pas comment l’aborder.
Tout de suite elle paraissait
s’évaporer.
Depuis que les autres voyageurs avancent avec nous,
l’impression que la liberté se tient par ici
se faufile dans nos cœurs.
Une sorte d’éclairage indirect
donne peu à peu du relief
aux contours du chemin.
Une découverte
inattendue
se précise.
Je tente d’aller voir de plus près,
mais tout devient flou.
Je retourne vers mes compagnons,
le paysage s’éclaircit.
Cependant aucun d’entre nous
n’est devenu davantage
expert en liberté.
Nous essayons de régler nos pas
sur les musiques qui émanent des uns et des autres.
Nous nous renvoyons,
avec force et douceur lorsque nous le pouvons,
les notes les plus froides
comme les plus chaleureuses.
Des accords inconnus jusqu’alors
se développent au-delà de nos corps.
Aujourd’hui, tout au long de la route,
la liberté s’intéresse à nous.
Non plus comme une vague annonce
nous laissant dans l’ignorance.
Bien plutôt comme un paysage
luxuriant
dont les arbres touffus pourtant,
ô stupeur, souffrent
et nous attirent
vers leur généreuse fraîcheur.
1 commentaire -
Image d’un enfant mort sur la plage.
Images des enfants
blessés ou tués
dans les ruines d’Alep.
Images des enfants violentés
par des prêtres, des enseignants, des footballeurs.
Nous les connaissons, toutes ces images
d’injustice, de souffrance, d’abandon.
Nous les connaissons, ces enfants
dont l’histoire est une histoire d’adultes.
Nous les connaissons, ces enfants
dont l’enfance a été volée.
Qui es-tu, toi, aujourd’hui adulte ?
Lorsque tu étais enfant
tu as été victime de la guerre,
de l’injustice, de la haine…
Qui es-tu, toi, aujourd’hui adulte ?
Tu gardes en toi les marques
de l’indifférence et de l’égoïsme
qui ont osé jouer avec toi…
Qui es-tu, toi, aujourd’hui adulte ?
Tu te tais, étouffé par le silence,
la blessure que tu as subie
se répand encore dans tout ton corps…
Qui suis-je, moi, pour parler de toi ?
Si tu le peux, reçois ces quelques mots,
qui, s’ils le peuvent,
voudraient être comme des larmes
qui coulent avec les tiennes.
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