• Il y a de l’absurde

    – et vous ne me contredirez pas –

    dans la situation de la femme et de l’homme

    lorsque parmi les décombres de la terre

    un halo les entoure.

     

    Tout le monde s’attend

    – et moi le premier –

    à ce qu’ils hurlent leur désespoir.

    Comme tout un chacun dans ce bas-monde.

    Pourtant, ici, ils sont… lumière.

     

    Personne, là où j’habite, ne veut le croire.

    On est convaincu qu’entre eux règne l’incompréhension,

    ou la domination de l’un, ou de l’une, sur l’autre.

    L’univers se réduit à leur querelle,

    intime ou publique.

    C’est rassurant !

     

    On s’installe dans cette confusion.

    Plus elle empire plus on est satisfait.

    Jamais rien ne change,

    la lune passe, avec tous ses quartiers,

    belle excuse !

    pour que je ne change pas !

     

    Mais eux ?

    Pourquoi ne regardent-ils pas la lune ?

    Pourquoi exhalent-ils comme un parfum ?

    Pourquoi s’obstinent-ils à… s’écouter ?

    Mais qu’ils se quittent ! Allez, plus vite que ça !

     

    Ils ne parlent jamais en même temps,

    on dirait qu’ils se comprennent.

    Bizarre, ne trouvez-vous pas ?

    Lorsque l’un parle, l’autre le regarde.

     

    Bon, c’est vrai, leur humanité,

    comme celle de toute créature,

    a l’aspect du chaos.

    Mais – ne s’agit-il pas d’un prodige ? –

    la lueur qu’elle émet produit des parcelles de vie.

     

    Quand ils se regardent, ils regardent au loin.

    Pourtant, ce n’est pas qu’ils louchent !

    Ils ne s’attardent pas l’un dans l’autre.

    Dès qu’ils savourent le plaisir d’être ensemble,

    la terre, au lieu de se détruire,

    – comme dans le cas de possession mutuelle –

    renaît, et les attire.

     

    On cherche leurs points faibles,

    ils sont nombreux et évidents.

    À mes yeux, et aux leurs également.

    Mais ils ne les contemplent pas.

    Ils les jettent dans le feu.

    Quel geste !

     

    La terre : elle m’effraie,

    je crois qu’elle est le mal !

    Eux, ils la touchent de leurs mains,

    elle est leur œuvre.

    Ils la sculptent.

    Elle est leur enfant.

    Elle les emmène dans un espace

    dont les débris sont des fragments de clarté.

    Je ne comprends pas.

     

    Il y a chez cette femme, chez cet homme,

    – jamais je ne l’aurais imaginé –

    un rien qui les… sépare.

    Est-ce cela, qui les rend sûrs de l’avenir ?

    Alors que j’ai

    la timidité de mes convictions,

    eux, ils ont l’assurance

    – n’est-ce pas absurde ? –

    des créatures !

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