• Lumière,

    qui ne nous appartient pas

    et vient du seul instant

    que son origine, et la nôtre,

    nous donne.

     

     

    Couleurs,

    dont la multitude

    a rempli nos journées

    de nuances, et d’éclat,

    pour s’abîmer,

    ou s’exalter,

    dans la teinte nocturne

    de notre palette commune.

     

     

    Plaisir,

    d’être ensemble,

    comme un surcroît de journée,

    qui anticipe le repos,

    voire le remplace,

    et d’où jaillit,

    renouvelée,

    la clarté du poème.

     

     

    Délassement,

    lâcher de tensions,

    qui laisse s’envoler

    nos exagérations

    et leur cortège de querelles,

    et nous prie, ensemble,

    de regarder

    se bâtir notre œuvre.

     

     

    Pauvreté,

    resplendissante,

    sans défense,

    en vérité puissante,

    seule

    à être reçue par tous,

    porte

    de notre jardin.

     

     

    Résurgence,

    de toutes nos eaux cachées,

    fidèles,

    aux flots incessants,

    sourire

    de tous les désirs oubliés,

    retrouvés,

    depuis toujours comblés.

     

     

    Douceur,

    qui est force

    à cause de la clarté,

    mère

    par le pouvoir de notre pacte,

    unité

    en vertu de son effacement,

    et rayonne !

     

     

    Abandon,

    qui par surprise

    et constance

    fait de nous une seule chair,

    qui traverse le désert

    et le laisse fleurir,

    partout,

    dans une danse immortelle

    où se connaissent

    toutes les créatures.

     

     

    Liberté,

    ou désolation,

    dans le comble des absences

    présence comme d’une mère,

    le temps attendu

    est remis à plus tard,

    mais la tendresse à venir

    est déjà là,

    compagne de l’homme,

    à jamais,

    dans le sein lumineux

    de la mort.

     

     

    Demande,

    sans prétention,

    que nous tiendrons ensemble

    dans nos mains,

    que nous demeurions

    destitués,

    en compagnie,

    renouvelée chaque instant,

    d’une princesse

    évincée.

     

     

    Retour,

    après une journée brillante,

    chez la princesse,

    dans sa demeure nocturne,

    où elle garde,

    amoureusement,

    les perles détachées de l’univers.

     

     

    Poème,

    comme une absence

    qui par son silence

    reçoit sur sa portée

    les notes,

    uniques,

    de nos mélodies d’aujourd’hui.

     

     

    Constance,

    qui se tient

    à distance

    pour posséder

    l’absence.

     

     

    Retraite,

    dans notre désert,

    avec son visage,

    sa solitude

    qui embrasse les peuples,

    son regard

    d’espoir qui étreint le désespoir,

    sa tendresse

    qui berce

    notre œuvre et sa beauté.

     

     

    Départ,

    disparition,

    vide

    qui devient compagnie,

    surprise

    qui se fait présence,

    néant

    demeure

    de l’un en l’autre.

     

     

    Incapacité,

    état de pesanteur,

    porte peut-être qui se ferme

    et pourtant, avec délicatesse,

    poussée vers l’intérieur,

    se rouvre,

    laisse

    entrer la clarté

    et resplendir

    notre maison.

     

     

    Cadeau,

    poème offert

    loin de son origine,

    s’en vont nos paroles et nos fêtes,

    s’ouvre notre entretien

    sur l’inconnu,

    s’ébauchent les fondations

    de notre demeure publique.

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