-
Toutes les portes
de notre peuple
se sont ouvertes :
je suis chez toi,
humanité.
*
Maintenant
je veux
me plonger dans la lumière
pour que toi,
tu sois
dans la lumière.
*
Maintenant
que je suis chez toi,
tu me dis,
tu me cries
« J’ai besoin de toi ! »
*
Et toutes tes espérances
et tous tes caprices
se dressent
se rassemblent
dès le premier instant.
*
Il faut
même sans force
creuser la terre
jusqu’au milieu de nous
et en vérité
avec tout notre cœur
fonder
la longue demeure
de tes enfants.
*
À peine l’aube
je tombe,
pour que toi,
tu te lèves.
*
Posséder ta maison,
comment le pourrais-je !
Et pourtant j’essaie,
je m’y affale,
et tu vas mal, bien sûr !
Tu me supplies de me lever.
Je me redresse,
j’hésite, je retombe.
Je t’en prie,
humanité,
exige-moi !
*
Je voulais
venir chez toi.
Maintenant
que j’y suis,
je ne sais pas
être.
*
Ta maison aujourd’hui
n’est pas à habiter,
mais à
élever.
*
Renaissons !
Car tu veux
la lumière !
*
J’ai ouvert,
par erreur,
une porte ;
à l’intérieur
tu m’attendais.
Dans notre intimité
tu ne m’as pas dit
ton malaise,
tu m’as regardé.
Dans ton silence
tu m’as suggéré
la parole.
Dans ton regard
nous avons
resplendi.
*
Nous sommes.
L’œuvre jaillit.
*
Maintenant que nous sommes,
ne pas oublier :
veillons.
*
Avec ma venue,
c’est ma nuit
qui est entrée
chez toi,
le sais-tu,
humanité ?
*
Aujourd’hui,
la nuit
parmi nous
s’est établie.
*
Elle brille de ton éclat,
humanité,
serait-elle
ta sœur ?
*
Je suis
chez toi,
veux-tu être
chez moi,
dans ma nuit ?
*
Je suis venu,
je n’ai rien.
Toi,
tu me donnes
tout !
*
Je me mets à l’écoute
de notre
parole.
*
D’une seule voix
nous suivons
la symphonie.
*
Que tes enfants
resplendissent,
ou s’obscurcissent,
le concerto
nous maintient à leurs côtés.
*
Oui,
parmi eux
il s’agit de creuser.
*
Lorsqu’il pleut,
notre parole
par respect
se tait.
*
La pointe
de notre silence
approfondit
le puits.
*
Notre descente
dans l’obscurité
dérobe à notre vue
tes enfants.
*
Notre séjour
dans le silence
fait signe
à tes enfants.
*
Ce qu’ils l’aiment,
notre noir !
*
Si de tes enfants
nous nous éloignons,
s’élève
peu à peu
leur maison.
*
Maintenant que je suis chez toi,
souvent je reste
en silence.
Aujourd’hui c’est à toi,
humanité,
de parler.
*
Et tu parles !
De nuit,
et de jour,
ton existence
dit
la lumière.
*
Et tu parles !
lorsque nous regardons
des brèches
dans notre maison,
toi, forte et douce !
*
Et tu parles !
lorsque se faufile un doute,
que de ta fidélité
tu balayes,
toi, lumineuse !
*
Blessure en ton corps
est ta parole,
toute lumière.
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires