• Je me donne à toi,

    humanité,

    pour marcher

    et veiller

    auprès de tes enfants.

     

    *

     

    Veiller !

    C’est toute ta part,

    qui devient la mienne !

     

    *

     

    Par quel mystère

    à chaque instant

    m’attires-tu à toi

    et me tiens-tu

    éveillé ?

     

    *

     

    L’impossible pour moi,

    tu me le demandes,

    pour toi.

    Et tu poursuis

    ta veille.

     

    *

     

    Dans ma recherche

    de toi,

    je te trouve déjà

    à mes côtés,

    patiente.

     

    *

     

    À l’orée de l’univers,

    avant le pas

    décisif,

    comme un cadeau

    précieux

    encore à ouvrir,

    ta patience…

     

    *

     

    Veux-tu me recevoir

    dans ta patience

    afin que je ne précipite pas

    sa lumière ?

     

    *

     

    Aux abords de la beauté ta maison,

    je t’en prie

    humanité,

    maintiens-moi

    dans ta patience.

     

    *

     

    L’attente,

    avant que je ne me laisse

    couler en toi,

    fonde

    notre œuvre.

     

    *

     

    Tes enfants

    s’approchent.

    Sois

    toujours en eux,

    humanité.

     

    *

     

    Parler à tes enfants,

    oui,

    mais avec en moi

    ta grandeur.

     

    *

     

    Ton étonnante

    grandeur !

    En elle,

    tes enfants

    sont

    des hommes.

     

    *


     

    Au repos

    dans ta patience,

    où,

    avec les absences,

    brille

    une présence.

     

    *

    Ta joie de ma venue

    donne

    à chaque parcelle

    de la terre

    un visage de ciel.

     

    *

     

    Tes enfants loin du ciel

    me réclament.

     

    *

     

    Étonnante joie,

    la tienne,

    la mienne,

    qui appartient

    à notre peuple.

     

    *

     

    Car

    me laisser couler en toi

    humanité

    dépend

    de notre peuple.

     

    *

     

    Notre peuple :

    forme visible

    et ordonnée

    de ton histoire.

     

    *

     

    Notre peuple :

    histoire

    tangible

    de ma soif.

     

    *

     

    Forme

    inachevée,

    prête

    à nous surprendre,

    à nous donner soif

    encore.

     

    *

     

    Forme

    déchirée,

    qui,

    par ce déchirement,

    se confirme

    peuple.

     

    *

     

    Déchirement qui se poursuit,

    semence qui s’enfouit,

    à un tel prix

    comment ne pourrais-je,

    humanité,

    t’être fidèle ?

     

    *

     

    Reviennent les oublis,

    mais ils s’effacent dans ta passion,

    ta décision,

    ta reprise en main

    de mon

    premier matin.

     

    *

     

    Voudras-tu avec moi

    demeurer en silence

    en cette heure

    qui précède l’aube ?

     

    *

     

    Volonté de silence,

    afin que je m’efface,

    et te laisse

    préparer ma venue.

     

    *

     

    Toi aussi,

    réserve de silence

    pour laisser

    que je m’efface

    et me soumette

    à ton désir.

     

    *

     

    Désir qui se tait

    se laisse

    entrevoir.

     

    *

     

    Instant qui se retire

    pour écouter

    ton désir.

     

    *

     

    Que j’écoute,

    et me laisse

    surprendre.

     

    *

     

    Humilité de l’ancien,

    qui se met à l’école

    de l’enfant.

     

    *

     

    Tes enfants,

    humanité,

    m’attendent

    pour

    m’enseigner.

     

    *

     

    Ton désir,

    en son premier matin.

     

    *

     

    Que je l’attende,

    ton désir !

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