• Sur la pointe des pieds,

    humanité,

    puis-je venir

    auprès de toi

    m’abreuver ?

     

    *

     

    D’où viens-tu,

    toi qui m’ouvres les yeux

    sur une histoire

    secrète

    infinie ?

     

    *

     

    Humanité,

    quelle est cette lumière,

    cachée en ton sein,

    qui commence à poindre ?

     

    *

     

    Tu es

    celle que je ne connais pas,

    qui surgit,

    incertaine,

    à chaque pas

    de l’univers.

     

    *

     

    Te voici,

    porte des peuples,

    douceur

    qui les laisse venir.

     

    *

     

    Au loin,

    sur des terres inconnues,

    tu m’accueilles

    chez moi !

     

    *

     

    Mon ciel

    n’existe plus.

    Nous sommes ailleurs,

    au pays du déluge

    ensoleillé.

     

    *

     

    Ton amour,

    humanité,

    par ce néant

    brille.

     

    *

     

    Ton ciel

    a reçu le mien,

    tous deux transformés

    en un firmament

    noir étincelant.

     

    *

     

    Tu me prends par la main,

    tu veux

    nous voir peu à peu

    découvrir

    ton pays.

     

    *

     

    De tes enfants

    inassouvis

    tu veux

    toucher en moi

    le malaise.

     

    *

     

    De tes enfants

    épris de beauté,

    tu veux

    contempler en moi

    la malédiction.

     

    *


     

    De tes enfants

    saisis de violence,

    tu veux

    pleurer en moi

    le désespoir.

     

    *

     

    À l’instant

    de notre liberté,

    tu me montres

    la terre

    sertie

    dans la lumière.

     

    *

     

    Tu m’invites à table,

    parmi tes enfants.

    Nous mangeons,

    puis tu me demandes

    de raconter

    mon histoire.

     

    *

     

    Mais où est donc

    mon histoire

    si ce n’est dans l’avenir,

    dans le domaine inconnu

    où tu me veux ?

     

    *

     

    Dans l’aridité soudaine,

    étonnante,

    loin de notre nourriture,

    pourtant

    royaume

    de l’un de tes enfants.

     

    *

     

    Dans le bond en plein soleil,

    qu’un autre me suggère

    sans regarder

    mon passé

    ni mes nuits.

     

    *

     

    Dans la liberté qui s’envole,

    loin

    des détournements,

    ou des destructions,

    jusque dans les espaces infinis

    qui te plaisent,

    humanité !

     

    *

     

    Indifférente

    à mes forces

    à mes faiblesses,

    tu me donnes

    au service, au bonheur

    de tes peuples.

     

    *

     

    Comme tu es belle,

    infinie

    parce que créée !

     

    *

     

    De ta finitude

    tu me revêts,

    dans ta multitude

    tu me relèves.

     

    *

     

    Pour tes enfants

    tu recherches

    ma parole

    passée par le néant

    en vue de ta clarté.

     

    *

     

    Tu es

    trésor

    inépuisable,

    incessante

    création.

     

    *


     

    Tu es

    la surprise,

    qui donne au temps

    son imagination.

     

    *

     

    Tu es

    la présence,

    qui me veut petit.

     

    *

     

    Tu es

    l’étincelle,

    qui m’éclaire

    de tes enfants

    la grandeur.

     

    *

     

    Tu es

    la conviction,

    qui me permet

    de m’incliner.

     

    *

     

    En ton sein,

    humanité,

    me suis-je aujourd’hui

    incliné

    devant la sensibilité

    de ton enfant

    et sa blessure à peine guérie ?

     

    *

     

    Tu m’aimes,

    incliné,

    à ton image,

    blessée.

     

    *

     

    Voici notre chance :

    ta blessure guérie,

    et mon désir

    de m’abaisser.

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires